Sexe, stress et drogues
d'après l'article "Sex, stress and drugs" paru dans le Times of India le 22 mars 2010. Auteur : Ambika Pandit. Traduction libre !

Etude faite sur un échantillon représentatif de 400 prostituées à la fin de 2008 situées dans G. B. Road  (Garstin Bastion road), une des rues les plus "chaudes" de New-Delhi.
Cette étude faite par la Delhi Commision for Women (DCW) montre que 22,5 % des prostituées s'adonnent à la consommation de marijuana, héroïne et autres drogues. Au moins 75 % des prostituées étudiées consomment plus ou moins différentes substances comme les cigarettes ou du gutkha qui est une sorte de chewing-gum de tabac, composé de noix de bétel, de tabac, de "catechu" extrait d'un acacia, fort en tanin, de chaux et de sucre parfumé.
90 % des personnes étudiées mâchent constamment cette sorte de chewing-gum, la plupart du temps pour se couper l'appétit et enlever le stress. 57,5 % fument et 20 % boivent de l'alcool. Au moins 10 % avouent prendre de l'héroïne et 5 autres pour cent fument de la marijuana. Au moins 7,5 % admettent avoir essayé différents types de drogues.
Selon l'étude il apparaît que 70,7 % de ces personnes désirent se débarrasser de l'emprise de ces drogues diverses mais trouvent extrêmement difficile d'y arriver.
DCW a recommandé au gouvernement de l'état de prendre des décisions pour faire des investigations et voir les différents aspects qui interviennent en relation avec l'augmentation du commerce de drogues dans les bordels.
Lorsqu'on regarde d'un peu plus près la vie de ces prostituées, les raisons de ces abus de drogues apparaissent vite : le stress, dû au manque de sommeil et les soucis et parfois harcèlements causés par les nombreux "clients". Les données montrent que 60 % ne peuvent avoir un sommeil correct pendant que 33,3 % se plaignent de tension. En plus, se dessinent les problèmes de santé. 46,5 % se disent souffrir de maladies sexuellement transmissibles. Le fait que 50,5 % de ces femmes n'utilisent pas de préservatifs font qu'elles sont vulnérables pour la séropositivité et le sida.
Selon les travailleurs sociaux, ces femmes finissent par se retrouver alcooliques car les clients apportent quelquefois leur propre alcool et les prostituées elles-mêmes leur en offre pour les calmer. Certains clients amènent aussi parfois de l'héroïne et demandent aux femmes d'essayer.

Quelques données de cette étude :
L'illettrisme de cette population : 18,7% des 21-30 ans et 26,5 % des 31-40 ans.
Le degré d'éducation est plus élevé chez les plus jeunes : 41,6 % des 21-30 ans contre 6,5 % des 31-40 ans.

L'âge de cette population : elles ont une "carrière" en général ne dépassant pas une dizaine d'années et la majorité, 60,2 % se situe dans la tranche d'âge de 21 à 30 ans, 4,2 % de 41 à 50 ans.

L'âge des clients : 15 % ont moins de 20 ans, 72,7 % ont entre 20 et 50 ans et 12,2 % ont plus de 50 ans.

Pourquoi font-elles ça ? 41,2 % des femmes disent que la pauvreté les a poussé à trouver de l'argent de cette façon, 37,5 y ont été forcé, 41,2 par tradition (la mère l'était déjà ou elles l'ont été par tradition "religieuse" (par exemple les prostituées des temples dans le sud de l'Inde), et 3,75 % le sont parce qu'elles l'ont décidé elles-mêmes. La misère et la tradition étant les principales raisons de cette prostitution expliquent que ce n'est pas un hasard si 66 % gardent contact avec leur famille.

Ces femmes sont 39,2 % à avoir des enfants dont 68,3 % de garçons. L'infanticide des filles est valable ici comme ailleurs.
Photo : une jolie petite fille, bébé d'une prostituée.
Orchha bebe fille


Un premier pas historique pour la représentation des femmes au Parlement en Inde

le 9/3/2010 à 16h25  par Antoine Guinard

Une poignée de partis minoritaires continuent à s’opposer fermement à un amendement pour accroitre la représentation des femmes dans l'hémicycle. Le vote concernant cette initiative soutenue par les principaux partis et a été approuvé hier par une écrasante majorité de députés à la chambre haute.

Les médias indiens parlent déjà d'une victoire historique pour la coalition gouvernementale. La Rajya Sabha, la chambre haute du Parlement indien a voté en faveur du Women Reservation Bill, une loi accordant 33% des sièges aux femmes dans l'hémicycle, tant au niveau fédéral que régional. Un seul député sur 186 a voté contre. L'amendement doit maintenant être approuvé par la Lok Sabha, la chambre basse, pour être inscrit dans la constitution.

L'ouverture des débats avait pourtant démarrer sur un scénario catastrophe. Empoignades, documents déchirés, agression sur le vice-président de l'Assemblée: une atmosphère anti-démocratique avait envahi lundi le Parlement indien, où devait être votée la Women Reservation Bill. Le vote a finalement pu avoir lieu en fin de journée mardi, après plusieurs ajournements de séance, la veille.

Des députés de trois partis régionaux minoritaires opposés à cette nouvelle loi avait en effet empêché le vote de se dérouler comme prévu le jour symbolique de la journée internationale de la Femme, le 8 mars, obligeant la chambre haute du Parlement a le repousser à mardi. Sept d'entre eux ont finalement été suspendus aujourd'hui pour avoir perturbé l'assemblée.

Rien ne laissait toutefois présager une amélioration de la situation aujourd'hui, alors que le leader du Rashtriya Janata Dal (RJD) Lalu Prasad Yadav, le chef du Samajwadi Party (SP) Mulayam Singh Yadav et le président du Janata Dal United (JDU) Sharad Yadav ont  réaffirmé leur ferme opposition à la loi

Le "trio Yadav" s'est entretenu avec le Premier ministre Manmohan Singh à sa résidence dans la matinée de mardi, réitérant sa position : "Nous avons demandé au Premier ministre de repousser [le vote]. Nous avons fait une demande pour réunir tous les partis sur la question", a déclaré à la chaîne CNN-IBN Lalu Prasad Yadav.  

L'ex-ministre des chemins de fer et ses deux soutiens du moment contestent la résolution, affirmant qu'elle devrait profiter aux "femmes dans le besoin", c'est à dire les plus défavorisées de la société indienne. "Nous avons exprimé notre opinion, ce que nous ressentons pour les femmes musulmanes et celles appartenant aux basses castes", a déclaré pour sa part Sharad Yadav.

Mais cet argument est perçu avant tout comme une simple excuse pour enrayer le vote, d'autant que ces éventuels quotas accordés aux "minorités" sont inexistants pour les députés masculins.
Le Parlement indien est pour l'heure dominé par la gente masculine, les femmes n'occupant que 10% des sièges. Une nouvelle résolution pour leur assurer une meilleure représentation avait été proposée dès 1996 mais n'avait pas passé le test du vote.

Trois ans plus tôt, une représentation de 33% de femmes au niveau local (Local bodies- conseils de villages ou Panchayats) avait été votée. Les circonscriptions étant accordées aux candidates femmes de manière rotative, les députés régionaux et fédéraux qui s'opposent à la  Women's Reservation Bill craignent désormais que la nouvelle loi les oblige à renoncer –du moins momentanément – à leur mandat.

Le projet d'augmenter le nombre de sièges pour les femmes de 59 actuellement à 181 (sur 545) bénéficie désormais du soutien de la coalition gouvernementale menée par les parti du Congrès, du Bharatiya Janata Party (BJP), le principal parti d'opposition, et ses alliés, ainsi que des partis de gauche. Le BJP et le parti communiste (CPI-M) affirment cependant maintenant que le vote doit être précédé par un débat. L'amendement doit être approuvé par les deux tiers des députés pour être validé.

 






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